Question de discipline !

Vive la rentrée des classes pensent certains parents ! Fini de faire le gendarme de 7h du matin à 21h, entre les disputes sur le tas de sable ou dans la voiture et les remarques acidulées des grands parents.

Mais voici qu’arrivent le temps des levers matinaux, des devoirs du soir et la police à faire devant les écrans.

La discipline au quotidien est bien souvent envahissante et source de conflits dans la vie familiale.

Or, vivre la discipline sans drame est possible. Progressivement, en l’apprivoisant, vous allez découvrir qu’elle peut favoriser la communication et le respect dans la vie de tous.

Trois points me semblent intéressants pour vous aider dans cette démarche :

  • Que veut dire discipline ?

Le mot discipline vient du latin disciplina. Au Moyen Age il désignait surtout l’enseignement, l’apprentissage et les consignes. Aujourd’hui, le dictionnaire privilégie l’idée de soumission à un règlement. Dans le domaine de la connaissance la discipline est un sujet d’enseignement. De nos jours, la discipline est plutôt associée à des idées de punition, de sévérité et bien souvent de violences. Un patient me disait hier qu’il avait du mettre un verrou sur la porte de la chambre de Jonas, son petit garçon de 4 ans pour pouvoir le punir en l’enfermant seul dans sa chambre !

N’oublions pas que la racine du mot discipline est disciple, qui signifie étudiant, élève, celui qui reçoit un enseignement.

  • Quel objectif à la discipline ?

Revenons à Jonas : quand il frappe son papa, vers quoi se mobilise l’attention du papa ? Vers une sanction adaptée visant à aider son petit garçon à changer de comportement ? Je ne le pense pas. Ce monsieur a réagi en étant irrité et désemparé. Certes, la punition va probablement faire cesser le comportement inadapté, mais seul l’enseignement dispense des connaissances et des aptitudes pour toute la vie. L’objectif de la discipline est d’aider l’enfant à acquérir certaines aptitudes, des capacités qui l’aideront à faire des bons choix, à gérer ses désirs, ses émotions et à avoir des comportements adaptés.

  • Trois questions à se poser avant de réagir trop vite

Pourquoi mon enfant a t’il agi ainsi ?

Apres avoir respiré tranquillement, prenons la casquette de Sherlock Holmes ! Lorsque Jonas frappe son papa, quel est le besoin caché derrière cet acte? a t’il besoin de son attention ? C’est probable, mais l’acte pour l’obtenir n’est pas souhaitable ! A 4 ans, il n’est pas encore capable de bien gérer son impatience et sa colère.

Quelle est la meilleure leçon à lui transmettre ?

Dans la situation de Jonas, le message à lui enseigner est que frapper son Papa pour obtenir son attention n’est pas acceptable. Certes, le papa devra de son coté essayer d’être vigilant pour rester à l’écoute de son fils. En frappant son papa, Jonas obtient une sanction, il obtient l’attention de son père. Mais cette réponse ne va pas l’aider à établir des relations harmonieuses avec lui.

Comment lui faire comprendre ce message ?

 

Enfermer Jonas est une option. Une autre est de vous connecter à lui, et de reconnaître ses besoins « Tu as envie de jouer et tu es furieux que je bricole tout seul ? » Peu importe sa réponse, il se sait compris. Son papa peut lui dire  «  Je termine de réparer la lampe et je joue aux Kapla avec toi  avant le diner »

Prendre le temps de se poser ces 3 questions peut sembler idéaliste. Or, en la pratiquant avec mes enfants, je peux vous dire qu’au début, cette démarche semble laborieuse

 

 

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je vous conseille la lecture : « La discipline sans drame »

de Dan Siegel, et Tina Bryson, paru en avril 2016 , Edition les arènes.

Pour ceux qui parlent anglais:  https://www.youtube.com/watch?v=XWGaENBneE8

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